Réflexion sur la retraite zen Satori

Retraite à la campagne basée sur la pratique active de koans de vie

Un moment d’introspection porté par une structure de type monacal pour se retrouver, se rassembler intérieurement et faire le point.
Pendant quelques jours, tout est mis de côté – repos de l’activité quotidienne, du travail, du monde virtuel et des occupations qui nous amènent dans toutes les directions. Tout est mis à profit pour développer présence et conscience à travers une pratique active pour réaliser des Koans de vie tels que : Qui suis-Je?  Qui est à l’intérieur? Ce qu’est la Vie?
Ce qu’est un Autre? Ce qu’est l’Amour?
Ce qu’est la Liberté? Ce qu’est la Vérité?
Ce qu’est la Confiance? Etc.
Et découvrir tout ce qui nous empêche d’y accéder.

Ce processus ouvre le regard à tous les niveaux pour nous rapprocher de la réalité essentielle de notre existence, notre vérité et notre droit d’être qui nous sommes – personnalité et Être unifiés.
Au fur et à mesure que nous épluchons l’oignon des multiples couches de croyances, opinions, mémoires, conditionnements, blessures, défenses, illusions que nous portons et auxquelles nous sommes habituellement  identifiés, une nouvelle assise se trouve au plus profond de soi pour pouvoir se détendre face à la condition humaine.
Une méthode Zen simple et directe – sans compromis
Elle nous vient de la tradition Zen Rinzai. Le psychologue Charles Berner et sa compagne Eva ont été les premiers à amener cette pratique traditionnelle dans une structure de groupe,  en Californie dans les années ‘70.
Cette méthode ayant prouvé son efficacité, s’est répandue dans le monde entier depuis et n’a cessé d’évoluer.
Osho et ses disciples ont également hautement contribué à l’évolution de ce processus.

La structure
Une journée de retraite Satori commence tôt le matin pour profiter de l’énergie montante de l’aube. La journée jusqu’en soirée est ponctuée par la pratique directe des koans de vie, des méditations, des lectures et réflexions et des périodes de repos.
La nourriture, le lieu, l’ambiance, l’équipe de soutient, tout est mis à l’œuvre pour faciliter et maximiser la démarche. 

Silence et parole
En dehors des pratiques de koan, tout se fait en silence : silence des mots et des yeux, sans lire ni écrire, seul avec soi. La parole est utilisée pendant les sessions de pratique active pour communiquer l’expérience du koan avec lequel chacun évolue.

La structure de base repose sur des dyades où chacun, à tour de rôle, communiquera l’expérience de son koan particulier pendant que l’autre écoute – témoin miroir sans intervention. Face à l’autre mais sans être avec l’autre, seul avec soi-même en même temps que supporté par un groupe.
L’écoute : être devant l’autre mais sans entrer en relation, simplement témoin de ce qui s’exprime, se vit, s’expérimente – sans intervenir d’aucune façon. Un moment de repos en demeurant totalement investi dans la présence à l’autre autant qu’à soi-même.
La communication : c’est une expérience inhabituelle que de parler devant un autre mais dans le but de s’entendre soi-même sans attente de réponse; de croiser le regard d’un témoin sans être en relation avec lui; de contacter la réalité de l’instant présent en gardant les yeux ouverts, aussi conscient de l’extérieur que de l’intérieur; de trouver les mots pour mettre le doigt sur la réalité de sa vérité comme elle est en ce moment et se l’approprier.

Cet exercice de communication/écoute est un rappel constant qui nous ramène encore et encore dans la réalité de l’ici maintenant plutôt que de flotter sur un nuage illusoire où la pensée divague d’une association à l’autre – le rêve éveillé dans lequel nous passons une grande partie de notre vie.
Au début, ça peut même être agaçant de ne pas pouvoir nous évader et de nous maintenir dans l’instant présent. Mais peu à peu, cette tension lâche et nous apprenons progressivement à simplement nous déposer dans la réalité telle qu’elle se révèle d’un instant à l’autre, jusqu’à ne faire qu’un avec son koan – c’est-à-dire de se laisser aller dans l’expérience directe de ce que le koan révèle, de le réaliser.

Le ‘Koan‘ est un questionnement dynamique
Il nous mène à la source existentielle fondamentale – l’Être,  l’appui qui permet de connaître toutes les facettes, toutes les couleurs de l’expérience de la personnalité – l’ego; tout ce qui s’est ajouté autour de l’essence au cours d’une vie.
Il ne s’agit surtout pas de condamner quoi que ce soit mais bien de reconnaître ce qui est pour ce que c’est et de faire la paix avec…qui je suis.

‘Qui je suis n’est pas ce que je suis’ – la forme n’est pas l’essence.
Nous apprenons à différencier l’Être ( le sujet) et l’expérience (l’objet – pensées, sensations, émotions qui changent constamment), pour éventuellement arriver à ‘ l’UN’ – un espace de compassion profonde qui inclut tout plutôt que de condamner et rejeter.
La pratique du Koan aide à faire un pont entre l’impermanence et l’essentiel dans sa vie.

Pas d’analyse, pas d’interprétation, pas d’interférence
C’est la mise à jour et la mise au point de chacun pour soi.
Le voyage est fascinant, surprenant par moment, en tout cas réconciliant tout compte fait
‘Si tu ne sais pas vraiment qui tu es, regarde et tu trouveras.
Regarde, regarde, regarde, continue simplement à regarder.’  Dogen 

Rencontres individuelles
Elles ont lieu tout au long du processus comme support personnel pour chaque participant. Il ne s’agit pas de thérapie mais de reflets et de partage pour aider à garder la direction, pour bien comprendre comment se servir de la méthode et pour témoigner des réalisations expérimentées au cours du processus.

Dans la tradition Zen le Satori est un moment de pleine réalisation, d’unité, de clarté… un instant de grâce qui ouvre un espace inaltérable en nous. Quelque chose qui ne s’oublie pas. Cela ne peut pas être forcé mais peut être invité en cultivant l’état de présence qui mène à la conscience.

Ne priez pas pour être guéris
et ne regardez pas pour l´évidence d’un ‘autre monde.
Vous êtes l’âme et le remède pour ce qui blesse votre âme.’      
(Rumi)